Myrte rouge ou vert : quelle huile essentielle choisir ?
11/10/22
MYRTE ROUGE OU VERT, QUELLES DIFFÉRENCES ?
Le myrte (Myrtus communis L.) est un arbuste buissonnant aux feuilles persistantes, fréquemment rencontré sur le pourtour méditerranéen. Ses fleurs blanches et odorantes font partie du charme de cette plante pouvant monter jusqu’à 3 mètres et qui était jadis utilisée pour faire des couronnes aux mariés en l’honneur d’Aphrodite, mais aussi en sirop pour faire passer la toux. Ses propriétés antitussives connues depuis des millénaires sont encore plébiscitées aujourd’hui. Le myrte vert (Myrtus communi L. cineoliferum) est principalement d’origine corse, où les baies sont utilisées pour réaliser un alcool connu ainsi que pour aromatiser la charcuterie. Il est également retrouvé en Turquie. Le myrte rouge, plus courant, est originaire du Maroc et se retrouve un peu partout sur le littoral de la Méditerranée. Des rameaux feuillés de ses deux arbustes sont tirés d’une huile essentielle de qualité, mais chacune avec ses spécificités. On vous explique comment choisir entre l’une ou l’autre !
DE QUOI SE COMPOSENT LES HUILES ESSENTIELLES DE MYRTE ?
Le myrte produit une huile essentielle avec plusieurs molécules présentes en relative abondance, conduisant à des propriétés variées. Ces deux buissons ont en commun l’alpha pinène, le 1,8 cinéole et le limonène. Le myrte vert a tendance à être plus concentré en alpha-pinène (40-70%), mais moins riche 1,8 cinéole (12-30%) et limonène (<10%) que le myrte rouge qui concentre l’alpha-pinène entre 15 et 30%, le 1,8 cinéole à hauteur de 25 à 35% puis du limonène de 9 à 15 %. Par contre, l’originalité dans cette dernière réside dans la présence d’acétate de myrtényle de 10 à 20 %, totalement absente de sa sœur verte.
LES PROPRIÉTÉS ET LES BIENFAITS DES HUILES ESSENTIELLES DE MYRTE
Les essences de myrte vert et rouge sont issues du même arbuste, mais évoluent dans des régions différentes. Les différences de climat et de sol entraînent des écarts significatifs entre ces deux huiles essentielles, tant au niveau de leurs propriétés que des précautions à prendre. Ainsi pour les infections ORL, l’essence de myrte vert est à privilégier, tandis que celle de myrte rouge est particulièrement conseillée pour son efficacité contre les douleurs spasmodiques.
PROPRIÉTÉS COMMUNES
Il n’est pas possible d’interchanger les huiles essentielles de myrte vert et rouge en raison de leurs chémotypes significativement différents, notamment en termes de proportion. Cependant, elles ont tout de même des points communs et ne sont pas diamétralement opposées. Toutes deux disposent de propriétés intéressantes liées à la présence d’alpha pinène et 1,8 cinéol (eucalyptol) en proportion relativement élevée. En conséquence de la présence de ces deux molécules, elles sont anticatarrhales, expectorantes et mucolytiques, décongestionnantes veineuse grâce à la première de ces deux molécules, puis antibactériennes et antivirales, (à différents degrés) par la présence de la seconde.
Ainsi les huiles essentielles de myrte vert ou rouge sont conseillées pour diminuer les toux grasses, et pour soigner sinusite, bronchite et autres infections ORL. En parallèle, les crises hémorroïdaires, les varices ou les sensations de jambes lourdes peuvent être soulagées indifféremment avec le myrte rouge ou vert. Ces deux essences sont également recommandées pour améliorer le sommeil. Elles se différencient cependant par l’intensité de leurs actions, par exemple le myrte rouge est un antiseptique plus puissant, car plus riche en 1,8 cinéole.
LE MYRTE VERT STIMULE LA THYROÏDE
Aucune molécule responsable n’a été clairement identifiée, mais c’est probablement un ensemble de composés fonctionnant en synergie qui permettent au myrte vert de stimuler la thyroïde. Cela en fait un actif de choix pour les personnes souffrant d’hypothyroïdie. En outre, cette dernière est également reconnue pour ses effets bénéfiques pour les peaux matures (rides, peaux relâchées…).
LE MYRTE ROUGE ANTISPASMODIQUE
L’essence de myrte rouge a une composition plus complexe et contient également un ester, l’acétate de myrtényle, qui lui confère des propriétés toutes particulières par rapport à sa sœur issue du myrte vert. En effet, grâce à la présence de cet ester, la version marocaine provenant du myrte est également un puissant antispasmodique, sédatif et calmant ainsi qu’un anti-inflammatoire. Ces propriétés supplémentaires lui permettent d’avoir une action positive en cas de douleurs spasmodiques (règles douloureuses, crampes…) et pour les personnes sujettes aux entérocolites spasmodiques (trouble de la motricité colon).
QUELLES SONT LES PRÉCAUTIONS À PRENDRE ?
Pour ces deux huiles essentielles, toutes les voies d’utilisation sont possibles : voie orale, cutanée, inhalation et diffusion. Pour les trois premières voies, il faudra attendre d’avoir 6 ans pour pouvoir en profiter. Elles ne s’adaptent pas non plus aux femmes enceintes et allaitantes. À l’inverse, la diffusion pourra par contre être tolérée à partir de 3 mois et ne causera pas de désagrément aux femmes pendant leur grossesse. Enfin, l’application cutanée très diluée est envisageable sur les nourrissons, mais seulement après avoir sollicité un avis médical.
En raison de la présence de 1,8 cinéole, présentant un risque pour les sujets asthmatiques, ces personnes solliciteront un avis médical avant de consommer l’une de ces huiles essentielles. Un risque épileptogène existe également. De ce fait, les personnes sujettes à des crises d’épilepsie préfèreront utiliser les essences de myrte sous contrôle thérapeutique.
Aussi, ces deux huiles essentielles sont irritantes pour la peau et requièrent une dilution à au moins 20 % avant application. Une prudence particulière est recommandée pour le myrte vert qui est également dermocaustique. En parallèle, le myrte vert a une action cortison-like, tandis que le rouge a des effets hormon-like invitant à la prudence chez les personnes souffrant ou ayant souffert de pathologie hormono-dépendante. Enfin, ne pas utiliser ces précieux liquides à trop forte dose ou sur de trop longue durée en raison des risques de néphrotoxicité.
Chacune de ces deux huiles essentielles contient des molécules classées parmi les allergènes en quantité significative tels que le limonène et le linalol, et en moindre concentration du géraniol, du citronellol et eugénol. L’essence de myrte de rouge contient également de l’alcool benzylique, du néral et du géranial.
Dans tous les cas, il est conseillé d’effectuer un test dans le creux du coude avant une utilisation régulière.
Une autre plante répond au nom de myrte, le myrte citronné (Backhousia citriodora), mais est totalement différente des deux précédentes avec lesquelles elle ne doit absolument pas être confondue. Excessivement riche en citral, les indications thérapeutiques qui l’accompagnent sont très éloignées des huiles essentielles de myrte vert ou rouge, même s’il s’agit également d’un arbre appartenant à la famille des myrtacées. Afin d’éviter toute confusion, se référer au nom latin de la plante avant de choisir une huile essentielle.
2 RECETTES DE MYRTE BÉNÉFIQUES POUR LA SANTÉ
LE MYRTE VERT CONTRE LA BRONCHITE
La bronchite est l’une des affections de l’hiver la plus désagréable, entraînant toux et douleurs thoraciques. Pour s’en débarrasser au plus vite, l’essence de myrte de vert, fluidifiant les sécrétions, aidera à leur évacuation. Pour ce faire, placez 1 goutte de myrte vert dans 4 gouttes d’huile végétale puis massez le thorax à l’aide de cette préparation jusqu’à 4 fois par jour sur une durée maximale de 7 jours.
LE MYRTE ROUGE EN CAS D’ENTÉROCOLITE SPASMODIQUE
Pour soulager les symptômes d’une entérocolite spasmodique, deux voies d’administration sont possibles. Pour une application en massage sur le ventre après une prise alimentaire : diluez 1 goutte de myrte rouge dans 4 gouttes d’huile végétale. Pour une efficacité accrue, mais uniquement pour les adolescents et adultes (sauf avis médical positif pour le jeune public), placer une à deux gouttes d’huile essentielle de myrte rouge sur un comprimé neutre, une cuillère de miel ou un demi-morceau de sucre. À prendre 2 fois par jour pendant maximum 7 jours.