Les huiles essentielles contre les maux de ventre

Les maux de ventre se manifestent de diverses façons, et peuvent parfois devenir très incommodants dans notre vie de tous les jours. Ils sont souvent liés à des problèmes de digestion, pouvant survenir d’une faiblesse hépatique. Que ce soit de la diarrhée, de la constipation, des ballonnements, jusqu’à des maladies plus graves comme les MICI (maladies inflammatoires de l’intestin), les maux de ventre peuvent avoir des origines variées, dont la piste émotionnelle n’est jamais à écarter.

Au-delà d’une prise en charge globale quand les symptômes sont trop gênants, les huiles essentielles peuvent aider à soulager certains désagréments, tout en respectant la flore intestinale et en prenant soin de notre deuxième cerveau. Pour cela, il est important de respecter les précautions générales quant à l’utilisation des huiles essentielles : pas d’utilisation par voie orale chez les enfants avant 7 ans, pas d’utilisation chez la femme enceinte au cours du 1er trimestre de grossesse, ni chez la femme allaitante.

L’HUILE ESSENTIELLE DE MENTHE POIVREE

L’huile essentielle de menthe poivrée, grâce à son action cholérétique et cholagogue, est un incontournable en cas de nausées, de digestion lourde (après un gros repas notamment), de remontées acides, de gaz, et le menthol qu’elle contient agit sur le foie tout en tonifiant le corps de manière positive.

• Comment l’utiliser en cas de nausées ?

Déposer 1 goutte d’HE de menthe poivrée sur un sucre ou un comprimé neutre et laisser fondre en bouche. A répéter si le besoin s’en fait sentir. Cette HE peut être combinée avec, ou remplacée par l’essence de citron, qui a une action stomachique et qui peut être utilisée par les femmes enceintes de plus de 3 mois.

• Comment l’utiliser en cas de troubles de la digestion ?

Avaler 1 à 2 gouttes pures (sur un sucre ou dans une 1 cuillère à café de miel), après le repas ou si le besoin s’en fait sentir.

Masser 3 gouttes de menthe mélangées à 10 gouttes d’huile végétale sur l’estomac, après les repas.

• Comment l’utiliser en cure dépurative ?

Le foie est un organe majeur du système digestif, sa bonne santé est essentielle pour assurer une digestion efficace. On lui attribue la fonction de filtre essentiel de notre organisme car il draine environ 1,5 litre de sang par minute et participe à la détoxification de notre corps, ce qui en fait le chef d’orchestre de notre homéostasie. Souvent soumis à rude épreuve à cause de l’apport de toxines issues de notre vie quotidienne (nourriture de mauvaise qualité, pesticides, médicaments, alcool…), il est conseillé de le laisser se reposer de temps à autres pour lui donner la possibilité de se régénérer. La bonne nouvelle est que les cellules du foie se régénèrent en 6 semaines seulement !

L’HE de menthe poivrée, mais aussi de livèche, de romarin à verbénone, ou l’essence de citron aide le foie dans sa fonction de détoxification. Après une période « chargée », n’hésitez pas à prendre une de ces huiles essentielles, ou une goutte de chaque, à raison de 2 gouttes le matin à jeun pendant 21 jours, dans une cuillère à café d’huile d’olive pour renforcer l’effet cholérétique et cholagogue (c’est-à-dire qui stimule la production de bile, indispensable à la digestion et qui facilite son évacuation).

Précautions particulières : l’utilisation de l’HE de menthe poivrée est à proscrire chez les femmes enceintes pendant toute la grossesse et les femmes qui allaitent, les enfants de moins de 12 ans, chez les personnes asthmatiques, les personnes épileptiques ou ayant des antécédents de troubles convulsifs, ainsi que chez les personnes âgées. En cas de traitement homéopathique, prendre cette HE par voie orale en respectant un délai de 3 à 4 heures avant la prise du traitement. L’HE de romarin à verbénone est également proscrite chez les femmes enceintes pendant toute la grossesse et les femmes qui allaitent, et aux enfants de moins de 12 ans.

Pour réduire les spasmes qui agitent parfois l’estomac ou les intestins, et qui peuvent se révéler très douloureux, l’huile essentielle de basilic exotique est toute indiquée par sa forte action antispasmodique nerveuse et musculaire, ainsi que pour son activité bénéfique sur la flore intestinale. Ainsi, elle est efficace contre le hoquet, l’aérophagie, la colique, les douleurs liées à la spasmophilie… De plus, son arôme lui permet d’être utilisée en cuisine, à utiliser avec parcimonie de par son goût puissant ! Une HE s’en rapprochant est celle d’estragon.

• Comment l’utiliser en cas de hoquet ?

Laisser fondre dans la bouche 1 goutte déposée sur un comprimé neutre.

• En cas de maux digestifs : diluer 1 goutte de basilic et 1 goutte de menthe poivrée dans une cuillère à café de miel à mélanger dans une infusion de mélisse de préférence pour son action anti spasmodique.
• En cas de règles douloureuses : appliquer 2 gouttes diluées dans une petite cuillère d’huile végétale, à masser sur le bas-ventre en formant des cercles.
• En cas de constipation : grâce à son action antispasmodique musculaire, on peut en masser de manière circulaire 2 gouttes diluées dans une cuillère à soupe d’huile végétale dans le sens des aiguilles d’une montre en insistant sur le côlon descendant (à gauche).
• En cas de diarrhée infectieuse : pour soulager les spasmes douloureux dus à cette affection, mélanger 1 goutte d’HE de cannelle de Ceylan, 1 goutte d’HE d’origan et 1 goutte d’HE de basilic exotique sur un sucre ou un comprimé neutre et ingérer 3 fois par jour pendant 5 jours. Ce mélange n’est pas utilisable par les femmes enceintes, allaitantes, et les enfants de moins de 12 ans.
• Précautions particulières: l’application cutanée doit toujours se faire diluée. Par voie orale, ne pas dépasser 2 prises de 2 gouttes par 24 heures. Ne pas utiliser sur le long terme car elle présente des risques d’hépatotoxicité. Ne pas utiliser par voie orale pendant toute la grossesse, l’allaitement, ainsi que chez les enfants de moins de 12 ans.

Les ballonnements et les gaz sont des phénomènes courants qui sont désagréables à la longue, embarrassants parfois, mais surtout douloureux. En effet, l’intestin abrite une flore commensale, le fameux microbiote. En cas de dysbiose (déséquilibre occasionné par une présence trop importante de flore pathogène), des réactions de fermentation (dans le côlon droit) ou de putréfaction (dans le côlon gauche) se produisent, entraînant la formation de gaz.

Leur réduction passe par une adaptation de l’hygiène de vie (mastication suffisante, choix des fibres, repas pris dans le calme), et l’utilisation d’huiles essentielles dites carminatives (qui favorisent l’expulsion des gaz intestinaux, tout en réduisant leur production) telles que le carvi, le fenouil, l’anis, la coriandre et la cardamome. Cette dernière huile essentielle a la particularité de n’avoir aucune contre-indication (sauf celles d’usage) et de combiner les actions carminatives et antispasmodiques, à raison d’une goutte dans une cuillère à café d’huile d’olive ou de miel, 3 fois par jour (à partir de 6 ans).

Moins connue pour cet usage, l’huile essentielle de laurier noble est antiputride. Elle empêche la prolifération des bactéries dégradant les protéines (flore de putréfaction). Elle permet de rééquilibrer la flore intestinale, prévenant l’hyper perméabilité intestinale. De ce fait, l’huile essentielle de laurier noble peut être utilisée dans les cas de colites spasmodiques, comme suit : prendre 1 goutte de laurier noble et 1 goutte de cannelle de Ceylan sur un sucre ou un comprimé neutre tous les jours pendant 15 jours.

Précautions particulières : l’HE de laurier noble ne s’utilise pas de manière prolongée, en cas d’asthme, d’antécédents de troubles convulsifs, et est épileptogène. L’HE de cannelle est dermo caustique, et est interdite aux femmes enceintes, allaitantes, ainsi qu’aux enfants de moins de 6 ans. A utiliser avec précaution en cas d’asthme.

Le mot de la naturopathe

Les maux de ventre ne sont pas à prendre à la légère, car ils sont souvent révélateurs de stress et d’émotions intériorisées. Que ce soit quelque chose « qui ne passe pas », qu’on retient, ou qu’au contraire, on laisse aller plus que la normale, ces symptômes nous indiquent qu’il faut entreprendre un changement dans notre manière d’appréhender les événements extérieurs car ils ont trop d’emprise sur notre bien-être intérieur !

Ces conseils ne sont pas d’ordre médical et ne dispensent pas de consulter un médecin si les symptômes persistent.